Désir d'Orient

"Est-ce par réelle volonté de connaissance de l’autre, par goût de l’exotisme ou par fantasme que se développa, dès le XIXième siècle l’orientalisme ? Probablement tout ceci à la fois créa un engouement et un désir d’orient chez les poètes, les écrivains et les peintres. Cela donna naissance, en peinture, à un mouvement, et non pas une école, car techniques et inspirations furent toujours différentes et variées. Si les peintres voyageurs transmettaient une réalité fidèle, d’autres artistes recréaient, au sein de leurs ateliers européens, des scènes fantasmées d’odalisques lascives, ou de nobles sultans et padishas, scènes illustrées de somptueuses tentures, tapisseries et autres stucs et marbres délicatement sculptés. Ingres, le plus célèbre des peintres orientalistes, n’avait jamais voyagé.

Mais qu’importe le réel si le rêve est offert !

Car c’est bien un univers rêvé que nous offrent ces orientalistes : celui de gracieuses princesses, de vaillants cavaliers, de gracieux enfants, d’accortes servantes et de nobles seigneurs. Un univers où les villes sont élégantes, les marchés animés de gens heureux, et les mendiants dignes et fiers.

Cette vague de l’orientalisme toucha tout l’Occident, la France et l’Angleterre, la Belgique et l’Allemagne, l’Italie et les Pays Bas. Elle atteignit même les pays qui n’avaient pas le prétexte d’avoir des empires coloniaux comme les USA et la Russie.

La Tunisie, tout comme l’Algérie, le Maroc, la Syrie, la Palestine, l’Egypte et le Liban, fut un terrain de prédilection pour ces artistes venus du Nord.

C’est cette image, fantasmée peut-être, mais lumineuse, colorée, somptueuse, de pays que ces artistes ont aimés, que TGM a souhaité présenter au cours de cette exposition."

Alya HAMZA

Entrée libre